La FFS félicite très chaleureusement Jacques-Olivier PUYJARINET ainsi que ces amis qui ont tout fait pour sauver la vie de Vincent MOTAIS DE NARBONNE, vice Champion de France de Bodyboard Minimes 2003, ainsi qu’un très bon rétablissement à ce dernier…
Nous sommes le mercredi 6 octobre 2004, vers 15 heures, Vincent MOTAIS DE NARBONNE, Lucas VERGNES et moi-même décidons d’aller surfer après une réunion de club.
Nous arrivons au spot de « pti paris » ; il y a du vent de sud-est modéré, du soleil et des vagues d’un mètre vingt à un mètre cinquante, bref des conditions correctes.
Nous surfons puis vers 15h30 environ, Boris FRIZEL nous rejoint.
Rien ne présage le drame qui va suivre !
Vers 16h15, après avoir pris une vague, je remonte à la rame vers le pic lorsque soudain j’entends des hurlements, je vois beaucoup de remous autour de Vincent et sa planche qui s’agite violemment, et Lucas qui hurle.
J’aperçois aussi Boris qui s’arrête de ramer brusquement, puis me regarde en me criant de venir vite !
A ce moment là je réalise qu’il se passe quelque chose de grave et me précipite aussitôt, le plus vite possible, vers Boris et Vincent.
Lucas est tétanisé de peur et continue à hurler !
Boris me voyant arriver en trombe se dirige à son tour vers Vincent en lui disant de venir vers lui.
Je l’aperçois palmant une jambe en moins et découvre qu’il ne reste qu’un fémur nu !
Je les rejoins finalement au moment où une petite vague passe; je saisis à mon tour Vincent à sa droite, mais nous n’arrivons pas, tous les trois, à prendre cette vague.
Je crie à Lucas de sortir de l’eau pendant que nous donnons tout ce que nous pouvons pour évacuer le spot au plus vite.
Nous arrivons finalement à pendre la vague suivante qui nous amène à trois mètres du bord.
J’aperçois alors Nathalie qui fait du Bodyboard et Elodie qui s’apprête à surfer.
Nous leur disons aussi de sortir !
Boris et moi appelons tout le monde pour nous aider à sortir Vincent de l’eau.
A ce moment là Elodie et Lucas viennent nous prêter main forte.
Nous montons Vincent jusque sur la plage de sable, je suis à sa droite lui faisant un point de compression autour de ce qui reste de sa jambe droite.
Nous le posons tout d’abord sur le ventre avec sa planche, puis le mettons sur le dos, la jambe sur la planche.
Je demande à Lucas de se calmer et de m’aider.
Pendant que je maintiens le point de compression, il passe le leach de son Bodyboard à Boris pour qu’il fasse un garrot, je lui demande alors de mettre la tête de Vincent en arrière pour libérer les voix respiratoires et il défait un peu la combinaison.
Je prends la main droite de Vincent et lui dis de se calmer et de respirer profondément, de se concentrer sur sa respiration, de me regarder…
Je dis à Lucas d’en faire de même de son côté, de lui parler…
On demande à quelqu’un d’aller prévenir les surfeurs qui sont de l’autre côté de la pointe, au spot du pic du diable, pour qu’ils sortent au plus vite.
Je demande à Elodie si elle n’a pas une serviette ; elle va vite la chercher.
Je demande à Lucas d’enlever le sable de la bouche de Vincent, et de lui mette la serviette sous la nuque.
Puis on aperçoit le reste de l’avant jambe qui flotte entre deux eaux avec la palme ;
Je demande à Elodie de la récupérer si elle peut, mais c’est trop loin du bord et trop risqué. La jambe disparaît au large…
Vincent essaye parfois de toucher sa plaie et de la regarder mais je l’en empêche ainsi que Lucas, de peur qu’il réagisse mal !
Entre temps un homme arrive avec son portable et on lui demande de passer l’alerte !
Il l’avait heureusement déjà fait, car il a assisté à l’attaque du haut de la falaise.
Il a apparemment vu deux masses sombres distinctes…
Boris au bout d’un moment fatigue et me demande de maintenir le garrot ; ce que je fais aussitôt.
Les Pompiers arrivent à peu près dix minutes plus tard, ils prennent le relais au niveau du garrot et lui administrent de l’oxygène pur.
Je suis resté auprès de Vincent jusqu’à ce que les Médecins du SAMU me demandent de les laisser et qu’ils le transportent à l’hôpital de Terre-Sainte.
Je suis moniteur de Surf et de Bodyboard depuis de nombreuses années, et donc secouriste.
Je savais ce qu’il fallait faire dans une telle situation même si je ne savais pas comment j’allais réagir face à une attaque de squale.
Je suis heureux d’avoir pu, avec mes amis, garder la vie sauve à Vincent, un jeune de 15 ans que j’ai formé, et qui était depuis un espoir du club (vice Champion de France de Bodyboard Minimes 2003)…
Vincent est resté conscient jusqu’à l’arrivée des secours, c’est un garçon courageux…
Notre free surf a malheureusement tourné au drame.
On l’a échappé belle !
Vincent va mieux maintenant ! On lui rend visite régulièrement, le moral est assez bon…
Je profite pour passer un appel à tous pour soutenir Vincent et sa famille dans ces moments très difficiles.
Une chaîne de solidarité est lancée.
Vous pouvez transmettre vos messages de sympathie sur les mails : motais.gilles@wanadoo.fr et jetsurfclub@wanadoo.fr
J’étais aussi présent dans l’eau à Saint-Benoît avec Lucas lors de la précédente attaque.
Je venais de prendre une dernière vague pour sortir, quant survint l’attaque.
J’avais vu un gros remous peu de temps auparavant, comme un mouvement de nageoire, à deux mètres de moi, alors que je remontais.
Je ne me doutais pas alors qu’il s’agissait d’un requin… Je pensais que c’était un gros poisson…
Lucas avait ramené le jeune homme blessé jusqu’au bord, et je l’ai sorti de l’eau avec l’aide d’un pompier et de Cyril VAISSETTE…
Les Pompiers ont ensuite pris le relais et l’ont transporté à l’hôpital.
Le site de pti paris devenait très fréquenté de tous, envahi de tous les sports nautiques… qu’en sera-t-il maintenant ?
Pourra-t-on sécuriser les spots à l’avenir ?
J’avais besoin de vous raconter ce que j’ai vécu, pour évacuer ce que je ressens encore aujourd’hui, c’était très dur…
Voilà ce qui c’est réellement passé ce jour là !
Jacques-Olivier PUYJARINET
Bodyboardeur deux fois épargné des squales, en l’espace de sept mois…
Chaîne de solidarité pour Vincent
Profondément touché par l’évènement tragique survenu le mercredi le 6 octobre dernier au cours d’un free surf au spot de P’tit Paris, où le Vice- Champion de France de Bodyboard Minimes 2003, Vincent Motais de Narbonne, 15 ans, s’est vu la jambe droite arrachée par un requin, le Jet’ Surf Club de Saint- Pierre lance une chaîne de solidarité, afin que tous les amis du jeune sportif, surfeurs et bodyboardeurs, tout le monde du surf local, national et toutes les personnes sensibilisées par ce drame, puissent apporter le maximum de soutien dans ces moments difficiles, à l’adolescent et à ses parents.
Très entouré par sa famille et ses amis au Groupe Hospitalier Sud Réunion, où il a été admis le jour du drame, Vincent va mieux et peut se déplacer avec des béquilles. Il a été transféré dimanche dernier au Centre de Rééducation du Tampon qui lui permet de passer la nuit dans sa famille. Si Vincent est heureux de se retrouver au milieu des siens, il souffre cependant énormément- physiquement- dans une jambe qui n’est plus…Etat douloureux particulier à l’absence du membre qui peut durer plusieurs mois, voire un ou deux ans.
En attendant une prothèse, la meilleure possible que nous souhaitons financer, Vincent est isolé malgré lui et privé de sa passion. Il se faisait une joie de participer au sein de l’Equipe Réunion aux Championnats de France de Royan pour lesquels il était sélectionné. Mais Vincent est très courageux….
Un appel téléphonique de Jacques- Olivier Puyjarinet, en Métropole pour les Interclubs nationaux, lui a apporté hier soir, beaucoup de réconfort. Amputé depuis d’une jambe, la victime a tenu à évoquer avec lui, les moments du drame. C’est grâce à la rapidité des premiers soins de ce dernier, entraîneur au Jet’ Surf Club, et l’aide précieuse de Boris Frizel, deux Champions de France respectifs de Bodyboard et de Kneeboard que Vincent Motais de Narbonne, soutenu également sur la rive par son ami Lucas Vergnes, 17 ans, a pu garder la vie sauve.
Contacts : jetsurfclub@wanadoo.fr; motais.gilles@wanadoo.fr; puyjarinet@wanadoo.fr
Pour les dons, les chèques (à mettre à l’ordre de Vincent Motais de Narbonne) :
Jet’Surf Club, 3-17, Petit Boulevard Hubert Delisle (Plage), 97410 Saint- Pierre, La Réunion
Tel/ Fax : 0262 96 02 87 – Mobile : 0692 87 85 19:/ Jacques- Olivier
Pour les ordres de virement : Envoyer messages à Mr Gilles Motais de Narbonne ou au club
Dans les clubs, des collectes peuvent être faites et reverser par chèque au siège du Jet’ ou remis à l’entraîneur , trésorier du Jet’
La Présidente du Jet’ Surf Club :
Lydie VAUQUELIN- PUYJARINET